Arêtier : définition, rôle et pose (2024)

L’arêtier est un terme utilisé par les couvreurs pour définir des éléments d’une charpente. Un arêtier est une ligne saillante au point de jonction entre deux versants de toit.

Ce guide complet sur l’arêtier vous donne les détails à connaître pour comprendre son rôle et sa mise en œuvre au sein d’une toiture.

Faitage

Qu’est-ce qu’un arêtier ?

Le terme arêtier est utilisé pour définir deux concepts différents : l’un du point de vue de la charpente et l‘autre du point de vue de la couverture.

  • En charpente, l’arêtier est une pièce de bois qui forme un angle saillant, appelé arête de croupe du toit. On parle d’arêtier quand le toit est composé de 3 ou 4 pans.
  • En couverture, l’arêtier correspond à la jonction d’étanchéité entre deux versants de toit formant un angle saillant.
    Les couvreurs savent que l’arêtier est aussi un point de vigilance important dans la conception d’une charpente. Il présente en effet un point de faiblesse à renforcer pour assurer la parfaite étanchéité d’une toiture.

Les arêtiers remplissent deux fonctions primordiales :

  1. Gestion de l'eau : Ils facilitent l'écoulement de l'eau le long de la jonction des versants, prévenant ainsi les accumulations et les infiltrations.
  2. Étanchéité et esthétique : En plus d'être un élément clé pour l'imperméabilité de la toiture, les arêtiers contribuent significativement à l'aspect visuel du toit.

Quels sont les types d’arêtier ?

L’arêtier est l’ouvrage d’étanchéité situé sur la ligne saillante entre les deux versants du toit. Il peut s’agir :

  • d'un arêtier fermé : la couverture se rejoint symétriquement sur la ligne d'arêtier. Cette technique est particulièrement adaptée aux toitures en ardoises et offre une finition esthétique.
  • d'un arêtier à rang de doublage : un rang de couverture vient recouvrir le dernier rang de chaque pan. Cette méthode offre une protection supplémentaire contre les infiltrations d'eau.
  • d'un arêtier à bande de recouvrement : une bande métallique en zinc ou acier galvanisé assure l'étanchéité. C'est une solution moderne et durable, souvent utilisée pour les toits complexes ou à forte pente.

Il en existe d'autres également  :

  • Arêtiers maçonnés :  
    • arêtier avec tuiles canal 
    • arêtier avec filet de mortier
  • Arêtiers à sec : comme l'arêtier encastré avec corniers ou arêtier pour tuiles à emboîtement (adapté aux toitures contemporaines.)
  • Arêtiers mixtes : composé de tuiles tranchées et noquets.
  • Arêtier avec tuiles spéciales : utilisant des tuiles d'arêtières conçues spécifiquement pour cette fonction, offrant une finition esthétique et une étanchéité optimale.
  • Arêtier en zinc : solution moderne particulièrement adaptée aux toits en ardoises, offrant durabilité et résistance aux intempéries.

Pour voir les photos de chaque arêtier, n'hésitez pas à aller voir le blog : https://qualitoit.fr/realisation-daretier-de-toiture

Comment mettre en œuvre un arêtier ?

Concrètement, la charpente est constituée d’une ferme de croupe composée d’un arbalétrier et d’arêtiers. L’arêtier est alors constitué de deux chevrons disposés autour de l’arbalétrier.

Si la couverture de toit est en tuiles, on construit l’arêtier avec des tuiles spéciales, appelées tuiles arêtières, coniques ou angulaires. Elles sont tranchées en biais afin de dégager l’arête et pouvoir en assurer l’étanchéité.

L’arêtier fait partie des points sensibles de la couverture de toit pour lesquels il faut faire preuve de savoir-faire et de vigilance sur l’étanchéité. On le colle et le jointe au mortier ou, selon le matériau de couverture, avec des clips, des clous ou du mastic polyuréthane.

Plusieurs éléments entrent en jeu lors de la conception d'un arêtier :

  1. L'angle d'inclinaison de l'arêtier lui-même
  2. La nature des matériaux de couverture employés
  3. Les réglementations techniques en vigueur et les pratiques locales traditionnelles
les types d’arêtier

Quelle que soit la méthode choisie, la pose doit se réaliser à l’inverse des vents dominants.

Conception d’un arêtier au mortier

De la même façon que les tuiles faitières, elles peuvent être scellées à l’aide d’un mortier composé de chaux et de ciment appelé aussi mortier bâtard. Le mélange avec de la chaux assure une élasticité qui permet d’éviter les fissurations ainsi qu’une étanchéité efficace qui ne laisse pas passer les eaux de ruissellement.

Le mortier est appliqué sur et autour de la ligne d’arêtier, puis les tuiles sont fixées en appliquant du mortier entre chacune d’elles. Enfin, l’excédent de mortier est éliminé afin de réaliser un ouvrage propre.

Bon à savoir : Le mortier doit être réalisé par un temps sec et tempéré, avec une température entre 3 et 29 °C.

Conception d’un arêtier à sec

Les tuiles d’arêtier (les tuiles faîtières) peuvent être fixées à sec, c’est-à-dire sans mortier. Elles sont alors fixées avec des clous, des clips ou collées avec du mastic polyuréthane.

On fixe au préalable une lisse en bois sur le chevron d’arêtier de la charpente. On installe ensuite un closoir, puis on place les tuiles d’arêtier en commençant par la première tuile à l’endroit le plus bas de la pente. Cette première tuile est appelée tuile d’about.

Expertise requise pour la pose d'arêtiers

La mise en place d'un arêtier demande des compétences variées :

  • Le niveau d'expertise nécessaire va du "couvreur courant" au "couvreur de haute technicité", selon la complexité de la technique choisie.
  • Pour la majorité des installations, il est recommandé de faire appel à un professionnel expérimenté, en particulier pour les découpes précises et le scellement.

En résumé, lors de la conception et de l'installation d'un arêtier, plusieurs aspects sont à prendre en compte :

  1. La priorité absolue est donnée à l'étanchéité, même si cela peut parfois se faire au détriment de l'esthétique.
  2. Une adaptation spécifique est nécessaire lorsque les matériaux diffèrent de chaque côté de l'arêtier.
  3. L'alignement précis des liteaux est crucial pour certaines techniques de pose.
  4. L'utilisation de mortier reste fréquente pour assurer un scellement et une étanchéité optimaux.
  5. On observe une tendance croissante vers l'utilisation de techniques à sec, employant des closoirs et des clips.

Signes d'usure à surveiller

  1. Fissures ou écaillage
    • Sur les tuiles d'arêtier ou dans le mortier de scellement.
    • Peuvent indiquer un stress thermique ou mécanique.
  2. Décoloration anormale : Zones plus sombres ou taches : possibles signes d'humidité ou de développement de moisissures.
  3. Déformation ou affaissement : Peut indiquer un problème structurel au niveau de la charpente.
  4. Joints détériorés : Effritement du mortier ou décollement du mastic.
  5. Végétation : : Présence de mousses, lichens ou petites plantes : signe d'humidité excessive.
  6. Traces de rouille : : Sur les fixations métalliques ou les arêtiers métalliques.
  7. Tuiles ou éléments d'arêtier déplacés : Peuvent créer des zones vulnérables aux infiltrations.

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